Les maladies de la pierre
Le calcaire, plus que les autres, est attaqué
par les acides, les fumées sulfureuses (chauffage, échappements
des voitures). La pierre subit l'érosion du temps (alternance des pluies
salées des villes et de l'évaporation due au soleil). Le soufre
se composant avec la chaux libre de la pierre donne un sulfate de chaux qui
la désagrège.
Notre époque de fumées de voitures, de chauffage, et d'usines,
accélère considérablement le processus de dégradation
des monuments. L'humidité du sol favorise les remontées capillaires,
l'eau de pluie pénètre la pierre, elle y fait pénétrer
le soufre de l'air pollué, favorise les développements végétaux
ou microbiens, draine en surface la chaux lorsqu'elle s'évapore en formant
des carbonates et des sulfates de chaux.
Ces derniers sont particulièrement nocifs. L'eau, pénétrant
dans les fissures, peut provoquer l'éclatement de la pierre lorsqu'il
gèle.
L'eau et l'air sont donc les ennemis principaux de la pierre, le marbre du Parthénon
lui-même souffre de ce mal des temps modernes.
Cycle de l'eau dans la pierre en uvre
1. La pluie mouille la pierre
2. Le soleil fait évaporer l'eau qui draine la chaux libre en surface.
3. Il se forme un carbonate de chaux (calcin) en atmosphère saine, et
un sulfate de chaux en atmosphère malsaine.
4. Le cycle eau-soleil se poursuit.
5. La croûte qui s'est formée en surface, plus imperméable,
freine l'évaporation de l'eau et il se forme en, arrière du parement
une couche poudreuse particulièrement mauvaise s'il y a du sulfate.
6. La répétition du cycle fait éclater la croûte
du parement et la pierre s'abîme.
Cette action est particulièrement sensible
(avec ou sans sulfate), sur les pierres tendres. La pose en délit favorise
cette détérioration.